Le voyage de Stevenson n’aurait sans doute pas été similaire sans Modestine.
D’ailleurs le titre même de son œuvre Voyage avec un âne dans les Cévennes place l’animal au centre même de son aventure.
Véritable protagoniste de l’histoire, Modestine ne cessera d’interpeller l’écrivain écossais qui l’observera beaucoup et écrira d’elle « Une ânesse en miniature guère plus grosse qu’un chien, d’un gris souris, avec un regard bienveillant et une mâchoire résolue. La mâtine avait quelque chose de propre, de distingué, d’élégant sans affectation, qui flatta immédiatement mon imagination. »
Modestine qui, pour Stevenson, au départ du Monastier sur Gazeille, n’était « qu’un accessoire de son matériel de campement ou, si vous préférez, une espèce de bois de lit automatique monté sur quatre pattes » et dont l’allure modérée avait le don d’agacer l’écrivain s’avèrera finalement au terme du voyage un compagnon de route dont la séparation fût douloureuse. « J’avais perdu Modestine ! Jusqu’à ce moment j’avais cru la détester ; mais à présent elle s’en était allée » « Pendant douze jours, nous avions été des compagnons inséparables » « Ses défauts étaient de sa race ; ses vertus étaient bien à elle » « Après l’avoir vendue à mon tour (…) je n’hésitai pas à me laisser aller à mon émotion. »
Pour mieux nous connaître
Nos ancêtres sont Nubiens (Haute Egypte) et Somaliens.
Les plus anciens d’entre eux vivaient au bord de l’Euphrate, dans le royaume Sumérien. En effet, nous sommes les compagnons de l’Homme et leurs serviteurs depuis plus de 5 000 ans !
Malheureusement nous avons la mauvaise réputation d’être têtus et stupides… Monsieur Buffon, un naturaliste, pense que celle-ci est due à notre éducation d’antan qui était faite par des enfants et des valets, et non par des adultes comme c’était le cas pour nos cousins les chevaux qui étaient jugés bien plus dignes d’intérêt que nous…
Aujourd’hui, nos amis les âniers nous dressent (avec plus de pédagogie) et nous serons de très bons compagnons de route. Cependant, nous ne manquerons pas de vous « tester » : en broutant un peu d’herbe au bord du sentier, en nous roulant par terre avec tout le paquetage… Comme un jeune enfant, nous avons besoin d’être tenus fermement dès le premier instant, mais restez tout de même doux avec nous.
Nous savons être très obéissants, mais nous sommes intelligents (mais si !) et nous savons nous adapter à celui qui nous mène. C’est pourquoi les enfants doivent nous conduire avec l’aide d’un adulte, qui sera impérativement la première personne à nous prendre en main le premier jour de randonnée.
Nous sommes alors d’excellents compagnons : gentils et amicaux, nous deviendrons vite le centre du groupe, nous nous arrêterons même parfois pour attendre un randonneur resté derrière.